Musiques et rituels du Mozambique
Biographie
Cité de la Musique à Paris (Avril 2012) en collaboration avec le Ministère de la Culture du Mozambique et l’association Projecto Houve (Apoiar)
Musique populaire Canindo des Chewa
Ensemble Tidziwani Bandi de N’Tequesse - Vallée du Zambèze, Province de Tete
6 artistes (5 musiciens + 1 danseur) sur scène
Les Chewa appartenant à un groupe ethnique proche des Bemba du Congo, ont émigré il y’a plus d’un millénaire, suite à la présence bantoue, dans les montagnes de l’actuel Malawi, ainsi qu’au nord-ouest du Mozambique, dans la vallée du Zambèze.
Ce petit orchestre de brousse se produit dans les bars de la région. Armé de planches de bois en forme de guitares électriques sur lesquelles sont tendues quelques cordes en fil de fer, flanqué d’une batterie fabriquée à l’aide de sonnettes de vélos et vieux tam-tams, il interprète le répertoire local canindo proche du Marrabenta urbain.
Timbila (xylophones) et danses des Chopi
Ensemble Chopi Timbila Orquestra de Xizoho - Région de Zavala
14 artistes (10 musiciens + 4 danseurs) sur scène
Les Chopi, représentent 760 000 personnes au Mozambique, ils sont principalement reliés à la culture Shona du Zimbabwe et vivent dans la région méridionale que l’on appelle le « Chopiland », sur des terres fertiles, aux récoltes abondantes. Ils ont pu ainsi se consacrer à une pratique musicale importante.
Ce sont eux qui portent la tradition des orchestres de xylophones : timbila (pluriel de mbila, xylophone) . Cette tradition musicale, apanage des chefs de tribu, avait presque disparu pendant une guerre civile qui dura plus de 20 ans (1975 – 1992). Aujourd’hui, cet art traditionnel, inscrit en 2005 à l’UNESCO comme « patrimoine culturel immatériel de l’humanité » est un art florissant. De nombreux villages possèdent leur propre ensemble de timbila et une multitude de festivals et rencontres stimulent cette tradition. Cette survivance a été possible grâce au dernier grand maître de musique Venancio Mbande, décédé récemment, qui a pu transmettre son savoir jusqu’en 2008 après avoir rencontré dès 1953, à Transvaal le musicologue sud africain Hugh Tracey.
Un concert de timbila, appelé ngodo, peut avoir lieu dans le cadre d’une commémoration des ancêtres (chidilo), une fête de réjouissance célébrant les récoltes, ou tout simplement un mariage.
De véritables suites musicales jouées de manière virtuose et extrêmement rapide, accompagnent les danseurs musingi, qui portent les attributs des guerriers notamment le bouclier de peau et une arme, machette, hache rituelle ou lance. Il s’agit, pour citer l’ethnomusicologue Pierre Bois véritablement d’une danse souvent pleine de grâce, mais aussi d'humour et de truculence.
Cet aspect orchestral du xylophone assez rare en Afrique, alimente un certain nombre d’hypothèses historiques et musicologiques dont celle qui voudrait que les ensembles timbila aient été influencés par le gamelan indonésien, ceci par le biais de contacts avec des marins venus de Java et Bali.