Mahabharata

Biographie

Mahabharata
Création théâtrale de Satoshi Miyagi
Japon
Disponible sur demande
26 artistes sur scène

Le spectacle « Mahabharata » fut créé en 2003 au Musée National de Tokyo : un seul conteur dit le texte des 26 comédiens qui évoluent sur scène, retraçant l’épopée mythique du Mahabharata.

 

Remerciements au Musée du Quai Branly

Shizuoka Performing Arts Center est une scène japonaise de théâtre contemporain, dirigée par Satoshi Miyagi, dont le travail de mise en scène, inspiré du Kabuki, est basé sur la dissociation du Logos et du Pathos, de la parole et du corps.

Ce Mahabharata a été créé en 2003 au Musée National de Tokyo : un seul conteur dit le texte des 25 comédiens qui évoluent sur scène, retraçant l'un des épisodes de cette mythique épopée indienne, l'histoire du Roi Nala.

Masques somptueux, costumes en papier japonais dans la tradition de l’époque Heian (9ème – 12ème siècles), percussions de tous horizons (gamelan, djembé…), ce Mahabharata japonais, présenté à l’ouverture du théâtre Claude Lévi-Strauss en 2006, est un spectacle total dont l’énergie des interprètes, le souffle épique, la beauté visuelle et l’extraordinaire vitalité proposent un véritable théâtre universel.

 

“Mahabharata - Naracharitam” :  Entretien avec Satoshi Miyagi, metteur en scène

« Si le Mahabharata et l’histoire du Roi Nala (Naracharitam) s’étaient propagés jusqu’au Japon à l’époque d’Heian (Xe ou XIe siècle), quelles belles peintures en rouleau auraient dessinées les Japonais ? J’ai ainsi commencé par imaginer les peintures en rouleau qui auraient pu exister. “Konjaku monogatari (Contes des anciens faits)”, édités à la même époque, comprend beaucoup d’histoires qui ont leur origine dans les “Contes boudhiques (Jahtaka)” de l’Inde, 2000 ans auparavant. De toute façon, les premier et cinquième volumes de “Konjaku monogatari” sont consacrés à l’Inde. Il est évident que la culture indienne, en tant que grand pays asiatique au même titre que la Chine, a beaucoup influencé la culture japonaise ; par exemple plus de la moitié du “Shichifukujin (Sept dieux de bonheur)” sont originaires de l’Inde.

Dans ces circonstances, il est probable que le Maharhabata a pénétré la culture japonaise. Cependant, à ma connaissance, il n’y a ni spectacle ni littérature influencés directement par ce texte. Raisons pour lesquelles j’ai décidé de le mettre en scène. Et nous avons commencé la création. Je pense que la particularité intéressante du Japon est la tendance au métissage. En passant par le continent et la péninsule, ou bien en passant par l’océan du sud, de multiples peuples et cultures ont pénétré l'archipel du Japon. Les gens qui vivaient à cette époque n’avaient pas le besoin de définir leur identité face aux autres, ils acceptaient les nouveaux arrivants avec esprit d’ouverture, évoluant en fonction de ces rencontres. Les nouveaux arrivants s’adaptaient naturellement à la douceur de la nature et aux quatre saisons. Je pense que la tradition japonaise est énigmatique, ambiguë, rusée et toujours en plein changement. Quand une nouvelle chose arrive, même si elle devient à la mode, ou bien qu’elle doit combattre ou supporter l’oppression temporairement, elle ne remplace jamais ce qui existait déjà, finalement elle se mélange. En même temps, ce qui avait déjà existé survit modestement en suivant le temps qui passe. Je vois cela dans les objets exposés au Musée National de Tokyo où nous avons créé le Mahabharata. Un exemple très remarquable est l’intégration du boudhisme dans la culture.

Juste après de l’arrivée du boudhisme, il y a eu un conflit énorme qui pouvait déboucher sur le renversement du gouvernement. Quelques siècles plus tard, cette religion très différente s’est réconciliée avec la religion d’origine du Japon. On a même inventé l’idée que les Dieux japonais seraient à l’origine du boudhisme. Cela ne veut pas dire que les nouveaux éléments s’intègrent à ceux déjà existant, cela veut plutôt dire que la religion d’origine a puisé de nouveaux éléments dans la nouvelle religion, que les Japonais ont appris du boudhisme et ont ainsi évolué. Un autre cas plus récent : la nourriture. Les Japonais n’avaient pas vraiment l’habitude de manger de la viande. La viande était autrefois considérée comme un “médicament”. Maintenant, les Japonais en mangent tous les jours. Cependant, la nourriture traditionnelle n’a pas disparu. Les Japonais, en s’adaptant à cette nouvelle alimentation, ont adapté leur corps à ces nouveaux impératifs. J’ai décidé ainsi de faire face à cet “autre” qu’incarne le Maharhabata en respectant une certaine distance tout comme les Japonais ont su le faire dans leur histoire avec le monde extérieur.

 

Satoshi Myiagi

Metteur en scène. directeur du Shizuoka Performing Arts Center. Né à Tokyo. Il suit des études d’esthétiques à l’Université de Tokyo où il étudie le théâtre auprès des professeurs Yushi Odajima, Moriaki Watanabe ou Hatsiro Hidaka. C’est à l’université qu’il commence ses créations et développe une méthode unique d’enseignement dramatique basée sur la gymnastique orientale. En 1990, il fonde la compagnie, KU NA’UKA. Le point le plus caractéristique de cette compagnie est l’interprétation d’un même personnage par deux comédiens : l’un conte pendant que l’autre évolue sur la scène au fil de la narration. Ce mode de travail montre la distance entre le mot et le corps (Logos et Pathos) des hommes d’aujourd’hui. Cette énergie supprimée se retrouve ainsi dédoublée et crée un dynamisme au-delà de la réalité. Le metteur en scène a notamment mis en pratique ce mode d’énergie dans l’interprétation des tragédies grecques.

Depuis des années, il a renforcé les échanges avec les artistes étrangers. La Compagnie Ku Na’uka est invitée sans cesse par des théâtres ou des festivals étrangers. Les pièces représentatives sont ANTIGONE de Spocre, MEDEE d’Euripide, OTHELLO au style de Nô d’après W.Shakespeare, SALOME d’Oscar Wilde, UN TRAMWAY NOMME DESIR de Tennessee Williams, SAKURAHIMEAZUMABUNSHO de TSURUYA Nanboku, Conte du Donjon (Tenshu-Monogatari) de IZUMI Kyoka, L’ARBRE TROPICAL de MISHIMA Yukio. En 1995, lors de la première édition du “ Olympics Theatre” à Delphes, il présente “Elektra” avec la fameuse Compagnie Suzuki de Toga de Tadashi Suzuki, et fait la tournée avec cette pièce à Copenhague, Stockholm, Beiging et Shanghai. En 1999, à l’occasion de la 2ème édition de “Olympics Theatre” à Shizuoka, Satoshi Miyagi a présenté “Chushingura”, pièce écrite initialement pour le théâtre Bunraku et le Kabuki, mais adapté librement par Oriza Hirata.

Satoshi Miyagi assure les fonctions du chef du département international de “Theater Interaction – Japan” et est le représentant japonais du Festival de Theatre BeSeTo (Beijing, Seoul, Tokyo). A partir du mois d’Avril 2007, il succède à Tadashi Suzuki et assurera la direction artistique du Shizuoka Performing Arts Center.

 

REFERENCES
Musée du Quai Branly - Paris (FR), Comédie de Caen (FR), Le Volcan Scène Nationale - Le Havre (FR), Salle Ravel - Levallois (FR)

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